Les limites de la spiritualité dans l’accompagnement psychologique
- Veyron Laetitia
- 3 oct.
- 2 min de lecture

La spiritualité occupe une place grandissante dans nos sociétés contemporaines. Qu’il s’agisse de méditation, de pleine conscience, de yoga ou de quête de sens, elle est même un levier pour améliorer le bien-être mental. De plus en plus de praticiens reconnaissent son rôle positif dans la résilience, l’apaisement intérieur et la reconstruction après une épreuve.
Mais intégrer la spiritualité dans l’accompagnement psychologique n’est pas sans limites. Quels sont les risques ? Où placer la frontière entre soutien spirituel et cadre thérapeutique ?
1. Le risque de confusion des rôles
Un psychologue n’est pas un guide spirituel. La thérapie vise à travailler sur les émotions, les pensées, les comportements et les relations, avec des méthodes validées scientifiquement. Introduire trop directement une dimension spirituelle peut brouiller les repères et créer une confusion entre psychothérapie et accompagnement religieux ou philosophique.
2. La vulnérabilité des personnes en souffrance
Une personne en détresse psychique cherche des réponses rapides et un soulagement. Elle est donc plus vulnérable aux discours qui promettent une guérison rapide et "magique". Sans discernement, on peut basculer dans une dépendance à une figure, une communauté ou des rituels, au détriment de l’autonomie psychique.
3. Le danger de minimiser la souffrance réelle
« Il suffit de méditer », « tout est une question de karma », « vois le positif » : ces phrases, souvent inspirées d’une vision spirituelle simplifiée, peuvent avoir un effet délétère. Elles risquent de nier la souffrance vécue, de culpabiliser la personne qui n’arrive pas à « s’élever » et de retarder la demande de soins adaptés.
4. Le cadre éthique et la laïcité
En France notamment, l’accompagnement psychologique s’inscrit dans un cadre laïc. Cela signifie que le thérapeute ne peut imposer de croyances spirituelles. Son rôle est d’accueillir l’expérience du patient, y compris sa dimension spirituelle, mais sans jamais orienter ni prescrire une pratique religieuse.
5. Vers un dialogue respectueux et éclairé
La spiritualité peut être une ressource, à condition qu’elle reste au service de la personne, et non l’inverse. Le psychologue peut :
accueillir la parole spirituelle du patient sans jugement,
s’appuyer sur les valeurs et les ressources intérieures qui donnent sens à sa vie,
proposer des pratiques reconnues comme la pleine conscience, mais dans un cadre laïque et thérapeutique,
collaborer, si le patient le souhaite, avec des accompagnants spirituels (aumôniers, enseignants de méditation, etc.). Comme c'est le cas dans des accompagnements de maladies cancéreuses , ou des accompagnements à la fin de vie. ( maison Jeanne Garnier à Paris par exemple)
Conclusion
Le thérapeute se doit de rester encadrée par des repères éthiques clairs. L’enjeu est de trouver un juste équilibre : reconnaître la soif de sens et la dimension spirituelle de l’être humain, tout en préservant la rigueur, la neutralité et la sécurité de l’espace thérapeutique.
Parler davantage de la dimension spirituelle dans les soins permettrait de construire une réflexion des professionnels autour de ces aspects, des méthodes d'accompagnements, chartes et formations nécessaires pour gagner en compétences et en transparence vis-à-vis des patients.
en cas de doute , la Miviludes observe et analyse le phénomène sectaire, notamment sur les agissements attentatoires aux droits de l’homme, aux libertés fondamentales et autres actes répréhensibles.



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