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Quand le culte de la positivité nuit à notre santé mentale


L’optimisme est une grande qualité. Pourtant, cultivé à l'excès, il peut se révéler néfaste pour notre santé mentale. C'est ce qu'on appelle la positivité toxique, celle qui nous interdit d'aller mal !

la positivité absolue est devenue tendance et avec sa popularité, est arrivée son lot de contrariétés.


Même si les légers "pense positif", "regarde les choses du bon côté" et autres "ça pourrait être tellement pire" sont régulièrement prononcés par nos proches, parfois même par nous-même, pour rebooster une âme fanée, peu à peu se crée un environnement où la négativité est proscrite, presque vue comme un signe de faiblesse : c'est ce qu'on appelle la positivité toxique. Tels ces "amis" qui vous veulent du bien en apparence mais qui vous font réellement du mal, se cacher derrière des montagnes de positivité nous empêche d’adresser l’entièreté de nos sentiments et à la longue, abîme notre santé mentale. Et cela peut s'avérer encore plus destructeur en ces temps de pandémie mondiale, et d'isolement.


Et pourtant, qu'on se le dise tout de suite : c'est normal et salutaire de ne pas se sentir "bien" tout le temps. 


La positivité toxique c’est quoi ?  


Selon la psychiatre Gayani DeSilva qui a abordé le sujet pour le site Health, le phénomène peut être défini comme "une positivité non-sincère pouvant engendrer des souffrances inutiles et des incompréhensions". L’idée de seulement se concentrer sur des pensées et des choses positives, si elle est employée à l’excès, pourrait donc nous nuire !


Et bien que le concept ne soit pas nouveau, ses effets néfastes ont été étoffés par l’avènement des réseaux sociaux, où il est coutume de ne voir (presque) que des sourires illustrés par des citations ventant les bienfaits de la "pensée positive". D’autant plus qu’avec le confinement, c’est comme si sa toxicité avait pris encore plus d’ampleur. Entre les stories de ceux qui abattaient plus de travail qu’on en fait dans l’année, se remettaient en forme ou apprenaient de nouvelles langues, il était compliqué de bien accepter le fait qu’à part les regarder faire toute la journée, nous, on n’avait pas bougé.


Evidemment, il n’est pas question ici de pointer du doigt ceux qui pratiquent cette pensée positive, elle peut d’ailleurs se révéler très utile. Le tout est de savoir doser, pour ne pas tomber dans l’excès et connaitre l’effet inverse de celui voulu ! En février dernier, la journaliste anglaise Hayley Soen, qualifiait même la positivité toxique comme "la tendance qui ruine nos vies", dans un article pour The Tab.


Si elle ne ruine pas nos vies, elle ruine bien nos esprits ! Plus qu’un simple mantra, une positivité en excès cache derrière elle des effets bien réels sur notre santé mentale.

Interrogé pour la version américaine du HuffPost, Heather Monroe, assistante sociale et spécialiste de la santé mentale des jeunes adultes explique : "La positivité toxique peut avoir des conséquences sur le long terme, notamment si l’on encourage une personne à ne pas évoquer ses problèmes.


Se sentir connecté et écouté par les autres et l’un des plus puissants antidotes contre la dépression et l’anxiété, alors que l’isolement va au contraire, nourrir ces problèmes émotionnels. Souvent, dissimuler ou nier des sentiments peut amener plus de stress sur le corps et une difficulté à gérer les émotions bouleversantes."


Eviter d’adresser nos problèmes et les choses pas si positives de nos vies n’est donc pas la solution, pire encore, cela pourrait rendre la situation encore plus difficile à vivre en décuplant ses effets.


Mais faut-il donc embrasser la négativité ? "Tout ce qui a de la valeur dans la vie est gagné au travers d’une expérience négative associée, qui a été surmontée. Toute tentative d’échapper, d’éviter ou de réduire au silence la négativité se retournera contre vous. Esquiver la souffrance, c’est souffrir", écrivait Mark Manson dans son livre de 2016, L'Art subtil de s'en foutre.


Reconnaître toutes ses émotions pour une positivité saine 


Si bifurquer devant chaque obstacle négatif n’est pas la solution, commencer par se défaire d’une positivité toxique est-il déjà possible ?

Selon Jenny Maenpaa, thérapeute à New York, elle aussi interrogée par le HuffPost US, ça l'est : "On peut vaincre la positivité toxique en reconnaissant que de multiples émotions complexes existent en nous en même temps".

Afin de ne pas se voiler la face devant tout ce qui 'est pas estampillé "positif", il est donc important de reconnaitre quand quelque chose ne va pas, comme il est aussi primordial de célébrer les petites victoires ! Le tout est d’exterioriser et de ne plus tout garder pour soi.

S’il est compliqué pour vous de vous confier, que ce soit à un proche ou à un professionnel, vous pouvez aussi le faire avec vous-même, en notant tout dans un petit carnet dédié à cet usage, "même si nous ne pouvons rien y faire, nous disons à notre cerveau qu'il est normal de les [les pensées négatives] laisser partir car elles sont prises en charge", conseille Jenny Maenpaa.


Enfin, se détacher des contenus trop parfaits et véhiculant ce "culte du positivisme" peut aussi aider. Nul ne vous demande de quitter les réseaux sociaux, mais faire du ménage du côté de vos abonnements peut être un point de départ. D’autant plus qu’Instagram est aussi une vraie mine d’or en matière de posts éducatifs et dédramatisants. Certains comptes illustrés adressent même la santé mentale avec humour !

D’autres, tenus par des psychologues peuvent aussi aider à mieux appréhender nos comportements et à comprendre comment ces derniers peuvent affecter notre mental.

Le compte de la psychothérapeute américaine Whitney Goodman (aussi connue sous le nom de @sitwithwhit sur Instagram) est parfait pour nous rappeler que constamment aller bien, ce n’est juste pas humain. lire l'article

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