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méditer, un vrai soutien pendant la pandémie

À la faveur du confinement, de nombreux Français se sont tournés vers cette activité censée leur apporter un équilibre et combattre leurs angoisses. Une pratique vouée à perdurer.

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La méditation a la cote. Avec la crise sanitaire, l'engouement, évident depuis cinq ans, explose. L'obligation de rester chez soi a poussé les confinés à se tourner vers leur intériorité. Reclus, moins soumis aux sollicitations, les Français, citadins et ruraux, se sont passionnés pour cette activité censée équilibrer leur mental, antidote à l'angoisse liée à la pandémie (...)


Dans sa maison bruxelloise, un havre avec jardin partagé avec sa fillette et sa femme, Caroline Lesire, instructrice de méditation, le docteur en psychologie nous explique cet essor, plus net depuis le Covid-19. « En Occident, la question du bien-être préoccupe. La méditation, sans être la panacée, apporte une réponse. Dans une société où tout va vite, où l'on souffre de solitude, elle correspond à un besoin de revenir à sa vie intérieure, de se reconnecter à son soi profond. La pandémie a fait prendre conscience de sa vulnérabilité dans un contexte mondialisé. Mais la crise est propice à l'apprentissage. Et le désir de connaissance de soi est ancien : en Grèce, il y a 2000 ans, Socrate professait déjà "Connais-toi toi-même". » À chacun de retrouver sa sensibilité, sans succomber à la « tyrannie des émotions », formule chère à Ilios Kotsou, (...)


« La méditation ne pousse pas à s'évader du monde, mais à mieux l'accueillir dans sa réalité », énonce Christophe André, pour lequel nous sommes tous « des intermittents du bonheur ».

(...) À chacun sa voie pour progresser. Certains ont saisi l'occasion de la crise pour s'initier. D'autres, hier pionniers, ont renforcé leur pratique. Cadre bancaire sous pression, Éric est devenu enseignant quand il a frôlé le burn-out, il y a 20 ans. La méditation a accompagné son changement de vie. Récemment, la pandémie lui a donné l'occasion d'approfondir sa pratique. À 67 ans, formateur en anglais en Île-de-France, il s'impose chaque jour une séance de 15 à 40 minutes, en suivant sur CD les leçons de Christophe André, Jon Kabat-Zinn ou Thich Nhat Hanh. « Avant, même si je savais que c'était bon pour moi, je remettais parfois au lendemain. Avec le confinement puis le télétravail, le temps gagné sur les transports, je n'y déroge plus. Les résultats me motivent. Car méditer me déstresse. Cela m'aide à prendre du recul et à mieux me connaître, à être plus conscient, à éviter que des problèmes deviennent envahissants. La méditation développe la jubilation et l'altruisme », analyse Eric. (...)

Mais, le plus souvent, « il ne se passe rien ». Pas d'état de conscience modifiée ! « Au début, j'avais l'impression de perdre mon temps », avoue-t-il. Longtemps installé à Paris, il vit depuis peu dans sa maison familiale du Tarn. Un cadre rural approprié où méditer une demi-heure avec un minuteur qui, sur son téléphone, indique par un gong début et fin de séance. « Les chants d'oiseaux me ramènent à moi-même. Des douleurs au dos m'empêchent de m'asseoir par terre en lotus, la position royale, alors je reste sur une chaise. La crise n'a rien changé à ma pratique. Je médite le matin, et ce moment colore et ordonne ma journée. La méditation est un outil précieux pour prendre de la distance par rapport aux émotions, cela aide à mieux les accueillir. (...)


Le programme MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction, réduction du stress basée sur la pleine conscience), créé en 1979 par le biologiste Jon Kabat-Zinn à l'université du Massachusetts, mêle traditions orientales et science occidentale. Un entraînement intensif, pour répondre plus efficacement au stress, à la douleur et à la maladie. Méditant depuis 10 ans, Ilios Kotsou espère que la vogue « participe d'un changement de culture ». Plus qu'une gym cérébrale, elle propose « une autre manière de vivre » avec sagesse, interdépendance et compassion, buts de tout pratiquant authentique. « En période de crise, la méditation acquiert un sens plus profond », note encore Fabrice Midal, pour qui « méditer, c'est aller à la rencontre d'une altérité en soi », en ayant à coeur une dimension éthique. Méditer pour se changer et changer le monde.


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