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Croissance : grandir dans l'adversité

Les événements difficiles comme la crise du coronavirus peuvent se révéler traumatisants, mais aussi susciter des bienfaits psychiques inattendus. Les psychologues qualifient ce phénomène de « croissance post-traumatique ». Comment favoriser cette issue positive ?


Le kintsugi est un art japonais séculaire qui consiste à réparer les poteries brisées. Plutôt que de cacher les fissures, la technique consiste à réunir les morceaux cassés avec de la laque mélangée à de la poudre d’or, d’argent ou de platine. Une fois recollée, la poterie est toujours aussi belle, même si elle garde son histoire tourmentée. Après le pic de l’épidémie de coronavirus, serons-nous comme ces vases qui connaissent une seconde vie ? La science suggère que non seulement nous sommes capables de nous remettre de cette épreuve, mais que nous pouvons même en ressortir grandis. (...)


Nombre de gens vivent au moins un événement traumatisant au cours de leur vie, comme le diagnostic d’une maladie chronique ou létale, la perte d’un être cher ou une agression sexuelle – aux États-Unis, la proportion serait d’environ 61 % des hommes et 51 % des femmes. Pourtant, les recherches montrent que la majorité d’entre eux ne développent pas de stress post-traumatique, signe que la résilience humaine est tout à fait remarquable.

un grand nombre de ces personnes déclarent avoir grandi intérieurement suite à leur expérience.

Les psychologues Richard Tedeschi et Lawrence Calhoun ont inventé le terme de « croissance post-traumatique » pour rendre compte de ce phénomène, qu’ils définissent comme un changement psychologique positif résultant de la confrontation avec des événements de vie très difficiles.

l’adversité serait susceptible de nous apporter sept bénéfices psychologiques :

  • l’impression de plus apprécier la vie ;

  • un renforcement des relations avec nos proches, dont nous profitons davantage ;

  • un accroissement de la compassion et de l’altruisme ;

  • l’identification de nouvelles possibilités ou d’un but dans la vie ;

  • une meilleure connaissance et une utilisation plus judicieuse de nos forces personnelles ;

  • un renforcement du développement spirituel (si l’on est athée, cela se traduit par un questionnement existentiel plus profond et vécu comme enrichissant) ;

  • une augmentation de la créativité.


Bien sûr, les expériences de vie positives sont tout aussi susceptibles de nous faire grandir et la plupart de ceux qui connaissent une croissance post-traumatique préféreraient ne pas avoir subi l’événement douloureux. Néanmoins, ces personnes reconnaissent, souvent avec surprise, cette évolution positive. (...) Mais quel choix avons-nous ? Comme l’a dit le psychiatre autrichien Viktor Frankl, « lorsque nous ne sommes plus capables de changer une situation, nous sommes mis au défi de nous changer nous-mêmes ».

(...) Un facteur clé qui nous permet de tirer parti de l’adversité est notre propension à l’exploration cognitive, c’est-à-dire notre capacité à explorer pleinement nos pensées et nos sentiments en lien avec les événements difficiles. Certes, cela n’a rien d’agréable : nous préférons souvent éviter les émotions et les pensées trop douloureuses. Cependant, ce n’est qu’en nous débarrassant de certains mécanismes de défense psychologiques et en abordant de front l’inconfort, voire en considérant que ces événements et ces émotions sont une occasion de nourrir notre croissance intérieure, que nous pouvons embrasser les inévitables paradoxes de la vie et parvenir à une vision plus nuancée de la réalité.

L’évitement expérientiel – tout faire pour éviter les pensées, les sensations et les émotions redoutées – nuit à la croissance post-traumatique

Après un événement traumatisant, qu’il s’agisse d’une maladie grave ou de la perte d’un être cher, il est naturel de repenser constamment à ce qui s’est passé. Cette « rumination mentale » – à distinguer de la rumination de pensées et d’affects exclusivement négatifs observée dans les états dépressifs – est souvent le signe que nous travaillons dur pour « digérer » cet événement : nous démolissons les anciens systèmes de croyance et créons de nouvelles structures de sens et d’identité. (...) La psychologue clinicienne Marie Forgeard a montré que la réflexion délibérée sur ce qui était arrivé était au contraire profitable, conduisant à une croissance post-traumatique plus importante. Les participants avaient en outre l’impression d’être devenus plus créatifs après ces événements. Une impression d’autant plus forte qu’ils avaient constaté des changements positifs dans leurs relations avec les autres et de nouvelles possibilités dans leur vie (deux facettes de la croissance post-traumatique).

de multiples recherches et anecdotes indiquent que l’art-thérapie favorise le processus de reconstruction après un traumatisme. L'« écriture expressive » (le fait d’écrire sur un sujet qui déclenche des émotions fortes) est également efficace : il a été démontré que la pratiquer pendant seulement quinze à vingt minutes par jour aide à donner un sens à ses expériences stressantes et à mieux exprimer ses émotions positives et négatives. (...)



De multiples recherches et anecdotes indiquent que l’art-thérapie favorise le processus de reconstruction après un traumatisme. L'« écriture expressive » (le fait d’écrire sur un sujet qui déclenche des émotions fortes) est également efficace : il a été démontré que la pratiquer pendant seulement quinze à vingt minutes par jour aide à donner un sens à ses expériences stressantes et à mieux exprimer ses émotions positives et négatives



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