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Ce que nous vivons : un deuil collectif.



David Kessler avec Elisabeth Kübler-Ross, a défini ce que l’on appelle communément la "courbe du deuil. “Kessler a également travaillé pendant une décennie dans un centre hospitalier à Los Angeles. Il est réserviste volontaire au sein de Réserve d’Experts pour le LAPD en tant que spécialiste des événements traumatiques et a servi dans les équipes de gestion des catastrophes au sein de la Croix Rouge

(...) Nous sentons que le monde a changé et il a changé.  Nous savons que c’est temporaire mais nous ne le ressentons pas de cette façon et nous savons que tout sera différent. Tout comme pour les aéroports qui ne sont pas les mêmes, avant et après le 9/11. Les choses changent et nous sommes au point précis où elles changent. La perte de la normalité, la peur du décompte économique, la perte de connexions. Cela nous frappe de plein fouet et nous sommes en deuil. Collectivement. Nous n’avons pas l’habitude de ce genre de deuil collectif.

Nous ressentons un deuil anticipatif. Ce deuil anticipatif est ce sentiment que nous ressentons lorsque l’avenir s’annonce incertain.

(...) Notre esprit primitif sait que quelque chose de mauvais est en train de nous arriver mais ne peut pas le voir. Cela anéantit le sentiment d’être en sécurité. Nous expérimentons cette perte de sécurité. Je ne pense pas que nous ayons déjà expérimenté collectivement un tel sentiment d’insécurité générale. Individuellement, en petits groupes, nous le ressentons parfaitement. Et tout ceci est nouveau : nous sommes en deuil, au niveau micro et macro.


Que peut-on faire individuellement pour gérer ce sentiment de deuil ? 


Comprendre les étapes d’un deuil est un bon début. (...) Il y a le déni, qui se remarque très tôt dans le processus de deuil :“Ce virus ne va pas nous infecter”. Puis la colère :“Vous m’obligez à rester cloîtré chez moi et vous me volez ma liberté d’avoir des activités”. Ensuite la négociation : “Très bien, si je respecte la distanciation sociale pendant 2 semaines, cela ira mieux, c’est correct ? “. Et suit la tristesse : “Je ne sais pas quand cela se terminera” et enfin, l’acceptation :

Ok, la situation est bien celle-ci et il va falloir que je trouve une façon de m’en sortir“.

L’acceptation, comme vous pouvez l’imaginez, c’est le pouvoir que vous avez. Nous revenons en contrôle : “Je peux laver mes mains. Je peux garder une distance de sécurité. Je peux (apprendre à) travailler à distance“.


Revenons au deuil anticipatif. Le deuil anticipatif malsain est réellement anxiogène et c’est ce dont on parle pour le moment. Notre cerveau commence à nous envoyer des images telles que “Mes parents vont être malades”. Nous construisons des scénarios catastrophes en imaginant le pire. En fait, notre cerveau nous protège. Notre objectif est de ne pas ignorer ces représentations mentales ou d’essayer de les évacuer. Essayer de le faire ne fera que renforcer les efforts de notre cerveau pour nous confronter à cette réalité imaginaire et cela n’en sera que plus douloureux. Le but est de trouver l’équilibre dans ces pensées. Si une idée particulièrement négative se forme dans votre esprit, forcez-vous à élaborer à une pensée positive : “nous allons tous être malades mais globalement le monde continuera à tourner” ; “non, tous ceux que j’aime ne vont pas mourir” ; “peut-être qu’aucun de ceux que j’aime ne mourra parce que nous agissons tous de façon responsable“. Aucun des scénarios ne doit être ignoré. Mais aucun ne doit non plus nous dominer.

Le deuil anticipatif, c’est le principe de l’esprit qui se rend dans le futur et qui imagine le pire. Donc, calmez vos pensées et revenez dans le présent. C’est un conseil qui sera familier à tous ceux qui méditent ou qui pratiquent la pleine conscience (…)

Dans ce moment présent, tout va bien. Vous allez bien. Vous avez de quoi vous nourrir. Vous n’êtes pas malade. Utilisez vous 5 sens


Enfin, c’est une bonne période pour faire preuve de compassion. Chacun a différents niveaux de peur, de deuil et le manifeste de façons différentes. Un collaborateur a été vraiment agressif à mon égard il y a quelques jours et j’ai pensé : “Ce n’est pas de la faute de cette personne, c’est à cause de la façon dont on interagit. Je peux ressentir sa peur et son angoisse. Donc sois patient“.  Soyons patients.

Quand vous nommez l'émotion, vous aidez déjà à évacuer cette sensation. L’émotion a besoin de mouvement. (NDRL : Emotions need motion). C’est essentiel de reconnaître ce que nous traversons. Votre job est de ressentir votre tristesse, et votre colère, et votre peur, même si vous êtes seul à ressentir cette tristesse, colère, peur. Se battre contre ce sentiment n’aide pas parce que le corps continuera à produire ce sentiment. (...) La vérité est qu’un sentiment nous traverse. Nous le ressentons, nous l’exprimons et nous pouvons évoluer vers le prochain sentiment. C’est absurde de se dire que nous ne devrions pas ressentir de sentiment de deuil pour le moment. Laissons-nous vivre ce deuil… et continuons ensuite notre chemin. David Kessler

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