Le biais de négativité est le phénomène qui fait que les individus sont davantage marqués par les expériences négatives que par les positives. Le biais de négativité est un héritage encombrant de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs.
Notre tendance spontanée est à surévaluer ce qui nous arrive de fâcheux au détriment des récompenses dont nous gratifient également nos vies. Nous retenons davantage les mauvaises nouvelles que les bonnes. Les expériences menées par des diverses équipes de psychologues l’ont depuis confirmé : une perte nous affecte bien davantage que le gain équivalent.
On retient plus facilement :
Les mauvaises nouvelles que les bonnes Les échecs que les succès Les défauts que les qualités d'une personne. Les critiques que les compliments Les catastrophes que les carnets roses
Aujourd’hui, alors que notre vie est infiniment plus facile et moins dangereuse que nos lointains ancetres, cette disposition soupçonneuse serait devenue non seulement inutile, mais nous gâcherait la vie. Nous avons la chance de vivre dans une époque bénie, de bénéficier d’avantages dont nos ancêtres n’auraient pas rêvé et nous nous croyons menacés des pires calamités. D’où des réactions inappropriées. Pour l’essayiste John Tierney et le professeur de psychologie Roy F Baumeister, il faut prendre conscience de ce biais de négativité, afin de le compenser. Le biais de négativité peut avoir des conséquences sur les opinions des êtres humains sous la forme de préjugés, de stéréotypes, de discrimination ou de superstitions.
En prenant en compte un ration de positivité Barbara Fredrickson, auteur de référence de la psychologie positive et professeure universitaire à l’University of North Carolina , nous invite à réflechir à ce que nous avons fait au cours des dernières 24 heures et indiquer à quel degré nous ressentons diverses émotions telles que la colère, l’émerveillement, l’aversion, la reconnaissance, la haine, l’inspiration, la confiance. Ce sur au moins une semaine et ensuite faire une moyenne de la ratio trouvée afin de pouvoir interpréter les résultats. Selon le modèle mathématique appliqué à cette démarche, l’idéal est d’arriver avoir un ratio positif de 3 pour 1. C’est à dire il faut 3 emotions positives pour contrebalancer les effets d’une emotion negative.
Autre point, si public est bien informé de maux assez rares comme le syndrome de stress post-traumatique, il y a peu de communication sur le concept de croissance post-traumatique, qui succède à un changement personnel positif. Nous avons tous des capacités de résilience différentes et des réactions qui varieront après un évènement traumatique : certains ont du mal à récupérer, d’autres retrouvent leur niveau de bien-être pré-traumatique et d’autres encore, le dépasse. C’est précisément cela qu’on appelle la croissance post-traumatique. L’événement traumatique agit comme un séisme qui fait trembler voire tomber toutes nos constructions mentales (croyances, valeurs, objectifs, priorités) même les plus solides d’entre-elles. Ce qui dans un premier temps nous bouscule : nos repères et nos certitudes se sont effondrées, il faut tout reconstruire. Mais dans un second temps, si l’on parvient à en trouver la force, s’offre à nous un espace de liberté bien plus large qu’auparavant pour reconstruire notre monde intérieur avec de nouvelles perspectives. plus d’ouverture aux autres, plus d’attention accordée aux relations, plus de compassion, plus d’appréciation pour ce qui est là autour de soi, certains développent même une nouvelle spiritualité à l’issue de l’expérience traumatique.
auteurs :
France culture Cessons de voir tout en noir : en finir avec le "biais de négativité
Eviter les pièges de la pensée: Blog toupie.org
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