Depuis dimanche soir, le happening d’un artiste dont j’ai toujours apprécié le talent et la sensibilité, mais aussi le sens du spectacle, passe en boucle sur tous les réseaux sociaux après avoir été vu par des millions de téléspectateurs au journal télévisé de TF1. Il y est question de pensées suicidaires, une souffrance que je rencontre quasi-quotidiennement dans le cadre de ma profession, pouvant être présente dans tout type de pathologie psychiatrique, et bien au-delà.
Je pense avant tout à ceux dont la solitude face à cela trouvera je l’espère un écho, un reflet, une identification positive, un soutien indirect. Je pense à cet homme qui a probablement énormément souffert, au courage qu’il y a à parler de cette souffrance-là, quelle que soit sa démarche, sans juger – mais sans occulter non plus - le contexte qu’il a choisi pour cela.
Si je reste mal à l’aise depuis cette intervention et encore plus depuis les innombrables répercussions dont j’ai pu avoir connaissance depuis, c’est peut-être justement en raison de ce contexte. Un contexte médiatico-social qui prend rapidement le pas sur tout le reste. Un buzz dont les conséquences me posent vraiment question. Ces retombées, dont j’exclus volontairement les gratitudes personnelles et l’admiration envers l’artiste et l’humain, sont essentiellement de deux ordres et, point essentiel, souvent combinées et amalgamées.
Tout d’abord des considérations en termes de communication voire de marketing, louant l’efficacité et la créativité de l’artiste pour véhiculer un message et toucher un large cœur de cible. Mais aussi un aspect plus sanitaire, de très nombreux soignants félicitant l’individu de concourir à la déstigmatisation de la dépression, voire de faire acte de prévention, rappelant au passage les dispositifs existants.
« La stratégie publicitaire ne doit pas devenir le cache-misère de la prévention secondaire »
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