Par Brune MaugerPublié le 01 octobre 2020 sur le monde.fr
Depuis la fin du confinement, kinés et ostéopathes voient arriver dans leur cabinet des patients stressés, plus sédentaires, ou mal installés pour télétravailler.
Des « cervicalgies », des « dorsalgies », des « lombalgies », mais aussi des « maux de tête » ou encore des « douleurs articulaires », la crise sanitaire qui se prolonge fait souffrir les corps.
Emmanuel Deluc, ostéopathe à Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, a vu comme beaucoup de ses confrères les motifs de ses consultations changer depuis la fin du confinement. Son agenda est plein, comme en début d’année, mais ses patients associent plus leurs douleurs au fait de travailler à distance : « J’ai le sentiment que mes patients travaillent plus longtemps et de manière plus intense chez eux… Sauf que, si vous travaillez une journée entière assis sur un tabouret dans la cuisine, il y aura forcément plus de fatigue. Et personne n’est fait pour tenir la même posture pendant huit heures d’affilée. »
Christine Lutaud, kinésithérapeute et ostéopathe à Paris, témoigne de l’afflux de ces patients en manque d’activité : « Avant les grandes vacances, j’ai soigné des cervicalgies, mais aussi des entorses de cheville, dues à la sédentarité, et des douleurs à la hanche chez de jeunes adultes qui avaient travaillé mal assis dans un canapé. »
Sentiment d’abandon, surcharge cognitive, management toxique aggravé, perte de repères, la généralisation du travail à distance mal préparée augmente les risques psychosociaux. écrit Anne Rodier dans un article publié le 23 mai 2020
Pour beaucoup de salariés, le télétravail est devenu synonyme de tensions, de stress, de burn-out. Au bout de deux mois, il y a déjà un phénomène d’usure. Le nombre de lignes d’écoute de psychologues mises à disposition des salariés a doublé, indique Eric Goata, directeur général délégué du cabinet Eleas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux : « Les salariés parlent d’abandon, de solitude, de surcharge cognitive liée au trop grand nombre d’informations à traiter, de surcharge de travail, d’un sentiment d’être surveillé à l’excès par les managers, des difficultés à coopérer avec les collègues et de l’impossibilité de concilier vie privée-vie professionnelle ».
Selon une étude, 42 % des salariés s’estiment moins reconnus
Le télétravail pose aux salariés la question de la reconnaissance de leur performance individuelle. Dans l’étude WorkAnyWhere, 42 % se disent moins reconnus. D’une part parce que des salariés deviennent invisibles, parce que récemment arrivés ou trop discrets dans la communication collective, ils finissent par être oubliés dans l’attribution des missions. D’autre part, parce que certains profitent du travail à distance pour s’approprier la valeur créée par les autres. (...) En même temps le taux de satisfaction des télétravailleurs – est plutôt élevé dans les enquêtes d’opinion, jusqu’à 80 % dans la récente enquête Kantar –, ce mode de travail n’est cependant pas rejeté par les salariés. « Un ou deux jours par semaine, c’était bien. Mais là, franchement, j’en ai ma dose », résume François-Xavier. La généralisation du télétravail s’est faite dans une impréparation et un manque de moyens matériels qui restent à régulariser pour devenir durable.
Autant dire qu'apprendre à prévenir les risques psychosociaux dus au télétravail est encore dans une aire jeune de prise de conscience; pensons mobiliers ergonomiques, activité physique et détente du mental.
pour ce dernier, la méditation peut etre un très bon outil. Les midis Zen organisés le mardi durant le confinement et en ligne peuvent être d'un bon soutien - voir l'offre
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